Microsoft ralentit la procédure antitrust en dissociant Teams

Dans le cadre d’une tendance à la « conformité malveillante » des grandes entreprises technologiques, on a appris que Microsoft avait tenté d’éviter des amendes antitrust. L’application de visioconférence Teams sera vendue séparément de l’offre Microsoft 365. Toutefois, rien n’indique que Microsoft cessera d’intégrer Teams à Microsoft Windows, ni qu’elle séparera sa version d’Office sur site de son offre dans le cloud, ni qu’elle séparera OneDrive de son offre de bureau ou de son système d’exploitation de bureau. En bref, il s’agit d’un geste très, très minime dans la bonne direction de la part du géant de l’industrie, qui ne vise qu’à apaiser les régulateurs et probablement à retarder toute activité de mise en application en lieu et place de « négociations ».

Logo de la Coalition pour des conditions de concurrence équitables soutenant Nextcloud dans sa procédure antitrust contre Microsoft

Nextcloud demande aux régulateurs de ne pas se laisser décourager par cette mascarade et de ne pas relâcher leurs efforts pour mettre fin au comportement anticoncurrentiel de Microsoft.

Affaires antitrust contre Microsoft

Microsoft fait l’objet d’une série de procédures antitrust. Trois ans après son dépôt, l’affaire Slack a déclenché une enquête, incitant Microsoft à faire une concession mineure. Cette décision fait suite à des démarches similaires de la part d’Apple, qui cherche à se conformer de façon minimale aux nouvelles réglementations de l’UE.

Début 2021, Nextcloud a déposé une plainte antitrust et, plus tard dans l’année, avec une coalition d’une trentaine d’ONG et d’autres entreprises technologiques européennes, a demandé publiquement à l’UE de prendre des mesures. Mais, bien que cela fasse également plus de trois ans, il n’y a malheureusement pas eu de progrès. Il n’est pas clair si cela est dû au fait que la plainte provenait d’un certain nombre de petites entreprises, à des tactiques de retardement de la part de Microsoft ou simplement à la lenteur de la bureaucratie.

Ce qui est certain, c’est que les régulateurs ne sont pas en mesure de suivre le rythme auquel la technologie évolue et que les grandes entreprises technologiques abusent de leur pouvoir.